Jour 3 donc
Une instabilité bien marquée avec des nuages qui forment vite au
dessus. Le vent au déco est soutenu au nord est. Je suis rapidement
prêt et je décolle dans les premiers car c’est franchement
carnaval. Comme d’habitude le niveau général au sol est
pitoyable. Je monte dans un thermique haché devant le déco qu’il
faut presque aller chercher sous le vent. C’est moyen je finis par
dériver plus que je monte et avec du vent dans ce sens j’ai pas
trop envie de jouer au dessus des arbres. Je pousse à l’est en
plaine pour chercher un thermique mieux établi mais toute la pampa
est quasiment dans l’ombre. Je pourrais m’accrocher mais je
préfère poser à l’atterrissage. David me récupère rapidement.
Je peux refaire un peu le malin au déco avant de repartir. Cette
fois j’accroche un ascenseur plus costaud. Ca monte droit et me
voila au nuage. La plaine derrière le déco est bien chargée mais
la distance entre les premiers cumulus semble importante. Je
progresse avec un peu de monde autour. Ca va bien, le vent en
altitude n’est pas très fort. Juste avant le relief qui me sépare
de la ville suivante le ciel est presque bouché. Je monte qu plafond
en évitant de me faire glouper. Toujours peu de vent en haut et
j’hésite sur la suite du vol. La plaine suivante vers Gunnedah est
étonnamment dégagé de tout nuage. Je pars en peu au nord. Je
tergiverse et je finis par le décider à partit vers la ville. C’est
couillon car je pars dans la plaine sans être bien placé. Et je
vais ramer… Je vais passer sous la couche d’inversion et toucher
du vent contraire. Impossible de repasser au dessus de 2000m, je
perds du temps et j’avance lentement. C’est inconfortable et
usant. J’arrive bas au dessus de la ville ou il y a quelques petits
reliefs. Ca fera un appui modeste. Il y a aussi 2 aigles qui tournent
mais ils iront jouer à faire peur à un japonais qui m’a rejoint
dans ma galère. Je le laisse faire copain copain. Je suis très bas
et il fait vraiment très chaud en dessous de 700m. Par dépit je
pars sous le vent d’un petit truc. Ca marche. Je ressors tout
doucement. Je m’acharne un peu et nuage 2500m. Plein sud
maintenant. C’est tranquille, Je passe de nuage en nuage et je peux
appuyer enfin. Je découvre une région que je n’avais jamais
survolée. La voiture me suis de près et j’essaie de rester sur la
route la plus évidente. Après 50 km j’ai devant moi tout un
relief qui me barre la route. Dessus les nuages se développent un
peu trop avec des niveaux de condensation variés. Je m’approche au
plus près en espérant une trouée mais c’est vraiment pas beau.
Ca forme et déforme trop vite. Et puis je vois pas bien de route…
Hum hum... ou passer ? |
En route vers le sud.... la campagne... |
Pas beau ce truc.... |
Demi tour vers une route qui part à l’est. Je suis légèrement
contré mais je pense que c’est la route à suivre pour rentrer
avec la récup. Autant faire simple pour toute l’équipe. Je
surveille les congestus sur ma droite. Je fais dix kilomètres sans
faire un virage au dessus la route. Toute la masse d’air est en
train de se déstabiliser. Je pourrais sans doute continuer 10/20km
mais j’ai pas envie de finir le vol en luttant pour descendre. Dès
que je trouve, enfin, un petit bout de d’air neutre je me laisse
descendre. A 500m sol la chaleur est saisissante. Il doit y avoir 40
degrés au sol. Je pose sur la route à coté de la voiture. On me
tend une bière. Trop bon. Je jette tout mon matos dans la voiture
et c’est près pour demain.
Pour des vols dans ce coin il faudra que je regarde un peu la carte
pour savoir ou sont les passages possibles. J’avais qu’une vague
idée de ma position dans l’espace. A priori en volant plus au sud
ouest il y avait en passage.
Super content de cette fin de vol.. 135km.
Jour 4
Encore du vent fort au déco. Toujours le même axe. Très bleu au
dessus. Encore une fois je fais un petit vol pour m’échauffer en
voulant chercher une ascendance loin devant plutôt qu’à rester me
faire dégommer le long du relief. Pas grave. Il y a un deltiste à
l’atterro qui me remonte immédiatement. Il va se sentir un peu
seul car nous sommes au moins 150 parapentistes. De l’autre coté
du déco il y a un instructeur japonais qui s’amuse à m’imiter.
On se lance dans une petite bataille de contrôle de voile avant de
décoller. Je connais un petit peu les japonais car ils ont découvert
mon application de tracking et ils l’utilisent à chaque fois
qu’ils viennent ici.
Je suis au plafond avec pas mal de monde. Pas trop de vent en haut
même si l’ombre des quelques nuages semblent filer au sud ouest.
Je fais n’importe quoi et je pars alors que j’ai perdu 500m. Du
coup je me retrouve tout seul à 5km du déco très bas. Je vais
perdre un temps fou à remonter au nuage. Je me raccroche à une
ligne de nuages épars qui suit le plateau qui borde la plaine au
nord. Le vent est varié selon l’altitude. C’est compliqué de
suivre la dérive en passant les différentes couches. Je progresse
au nuage facilement jusqu’au km 30. Derrière la petite chaîne de
montagne les cumulus sont encore moins nombreux avec de grands
écarts. Il y a une composante d vent d’est mais je pars au sud
ouest car je ne veux pas être bloquer par la grande foret au loin.
Le but est de passer par le nord de Gunnedah car je sais que le
terrain est ouvert à partir de là pour partir loin. Ben non… Je
vais me retrouver à 100m/sol sur la route entre Boggabri et
Gunnedah. Je remonte difficilement avec cette fois une dérive en
basse couche sud-est. Ca m’arrange pas du tout car il y a des
nimbes qui cache maintenant le soleil. Plus le choix. Je passe au
dessus de Bogabri et je pars au nord vers Narrabri. Ca marche bien
même à l’ombre. Et soudain la boulette. La fatigue et la chaleur
n’y sont pas pour rien. Au lieu d’assurer un gros plein et de
rester entre 2000 et 2500m dans la zone qui marche bien. Je repasse
sous cette couche et impossible de repasser au dessus avec l’ombre.
Je progresse quand même mais je remonte de moins en moins haut à
chaque thermique alors qu’au dessus il y a encore des nuages. Je
pose à 10km de Narrabri. Problème, ma récup est partir plein sud
suivre Harry à 150km de moi. Je plie et je fais du stop. Une
voiture me ramène sur la route de Boggabri. Je patiente une petite
heure. Alors que Dave est rentré à Manilla et se propose de venir
me chercher. Je trouve une voiture pour me ramener à Manilla. Je
comprends pas tout ce que dit le chauffeur et les bières qu’il
picole n’aident pas. J’arrive à la nuit. Lee m’a préparé une
assiette. Je suis gaté.
Fatiguant ce vol et j’ai pas eu le temps de profiter du paysage.
105km. Y avait mieux à faire. J’oublie que j’aurais pu faire
plus simplement un triangle dans le bocal.