Voici un extrait d'un bouquin de J.Galloway (Jogging et Course de Fond), grand coureur des années 70/80 aux U.S.A.
Il distingue 5 "stades" de l'évolution du pratiquant de la course à pied:
1/ le débutant (rompre avec ses vieilles habitudes)
2/ le jogger (pénétrer dans un monde nouveau)
3/ le compétiteur (la compétition est la principale force motrice)
4/ l'athlète (essayer d'être le meilleur)
5/ le coureur (le meilleur de tous les stades)
------------------------
"LE COUREUR:
Le stade final du périple à travers la course à pied réunit les meilleurs éléments de tous les stades précédents.
Le coureur sait mettre en équilibre les éléments de condition physique, de compétition, d'entrainement et de vie sociale, et sait harmonieusement mêler la course à pied au reste de sa vie.
A certains moment le coureur peut retourner à des stades antérieurs - le problème se rencontre dans tous les domaines chez les gens ayant atteint une certaine maturité - mais ce ne sont là que des crises passagères qui trouvent leur place dans l'harmonie générale.
La course n'est pas un élément prioritaire de la vie d'un coureur. Cela peut être la famille, les amis, le travail et souvent c'est une combinaison de nombreux facteurs.
A ce stade, la course fait partie intégrante de votre programme quotidien, comme le fait de manger, de dormir ou de parler.
Vous êtes certain d'aller courir tous les jours même si vous ne savez pas à quel moment. Lorsqu'il vous arrive de sauter une journée, vous ne vous culpabilisez pas. En fait, sur toute la durée d'une année, vous ne perdez que quelques jours de course.
Si demain des scientifiques déclaraient que la course à pied est nocive, vous liriez la nouvelle avec intérêt, puis vous iriez faire votre séance de jogging quotidien.
Vous connaissez les effets positifs de l'exercice mais cela ne suffit pas à vous entrainer sur les routes.
Vous prenez tellement de plaisir à l'expérience elle-même que la course à pied est devenue une composante nécessaire et constante de votre mode de vie actif.
Le coureur aime courir en compagnie d'autres personnes mais il court le plus souvent seul. Vous appréciez d'avantage la paix et la réflexion intérieure que vous procure la course en solitaire que lors des stades précédents.
Le fait d'être capable de se forger un style procure une grande satisfaction et c'est un art que de savoir trouver la juste combinaison de force, d'endurance, de style et d'entrainement en vue d'une performance.
Une course peut être l'occasion de faire surgir des forces profondément enfouies en nous.
Une fois que l'on a appris à faire cela, la joie ne se trouve plus dans la course, mais dans le fait de courir.
Même si vous vous préparez en vue de compétitions occasionnelles avec le même soin qu'un compétiteur, on ne trouve aucune trace de cette intensité forcée.
La course n'est pas sacrée. Si des problèmes ou des tensions surgissent, il reste toujours la possibilité d'autres courses.
De temps en temps le coureur est victime d'une blessure. Cela se produit généralement lorsque l'on revient à l'un des stades antérieurs, lors d'une séance d'entrainement ou d'une course.
Maintenant vous saurez - grâce à votre expérience - faire la différence entre une simple douleur et un problème sérieux, auquel cas vous ferez marche arrière dès les 1ers symptômes.
Vous sacrifierez l'entrainement, les courses et les objectifs de temps pour guérir plus vite une blessure et pour revenir le plus tôt possible à votre top niveau.
En tant que coureur, vous éprouvez le plaisir spécifique à chaque stade et retenez le meilleur de chacun de ces stades. Vous pouvez revivre l'excitation du débutant qui découvre la course à pied, apprécier l'équilibre entre la forme et l'enthousiasme comme le jogger, partager l'ambition du compétiteur et intérioriser la quête de l'athlète.
Une fois que vous aurez réuni et mis en équilibre ces différents stades vous apprécierez les aspects créatifs et positifs de chacun d'eux et les laisserez enrichir votre vie de coureur."
