dimanche 3 février 2019

XC Camp .. et fin

Jour 5

Vent très fort au déco, du nord, nord est. Rien de très enthousiasmant pour moi. Quelques voiles arrivent à sortir et partir. Je suis pas motivé mais je finis par faire 2 petits vols sans chercher trop fort à m’échapper. Je fais surtout le malin au déco, ça je sais très bien faire. Et donc je reste dans le bocal. En fait ça semble pas si tordu que ça et j’aurais du en profiter pour travailler du thermiques ventilés. Matt fera 50km et posera au milieu du lac keepit… qui est vide.
La journée sera validée car il aura juste quelques pilotes de plus que les 25 nécessaires avec 10km de vol.
Wait and see...
Cobra

Jour 6 110km

Une journée bien intéressante. Si ce n’était pas pendant l’xc-camp jamais je ne serais monté au déco tellement c’est baché. Il y a une grosse couche nuage à l’étage moyen qui masque plus ou moins le soleil. Surtout plus que moins. Malgré tout en dessous il y a des cumulus qui sont parfois bien présents. Il semble très gris à cause du manque de lumière. Au déco ouest ça hésite un peu devant de telles conditions. Mais c’est actif et ça monte même bien sous les nuages. C’est facile jusqu’a 1700m et il faut ramer pour finir dans les barbules. Léger vent d’ouest puis sud. Je pars au nord et au lieu de profiter du relief et pars milieu de vallée pour attraper un nuage. Mauvaise pioche, je passe en mode survie et tourne longuement dans du zero+ sans monter plus que ça. Je vais passer de nuage en nuage sans vraiment monter en profitant du marquage du ciel par de nombreuses ailes dans la même situation. Je me refais vaguement dans la cuvette infernale de Tapoli mais j’ai vraiment pas beaucoup de gaz. Je me retrouve à tourner indéfiniment dans de l’anémique juste avant Barraba. C’est fatiguant. Nous sommes 7/8 à faire du surplace et personne ne veut prendre de risque à partir explorer devant. Ca monte enfin un peu et je peux prendre une option qui va payer un peu à droite de la ville alors que le soleil semble un chouïa plus présent. Après Barraba nous remontons tous au nuage. Il y a maintenant un peu plus de nuages. J’avance vite et j’ai une bande de suiveur derrière moi, c’est de bonne guerre.
Un beau ciel pour crosser non ?
Je profite d’un nouveau vague coup de soleil pour traverser la vallée en diagonale au km 60. Normalement je devais touché un cumulus sur la route mais il disparaît. J’arrive bas sur le relief qui marque la vallée de Bingara. Les autres n’ont pas suivi et restent du coté est. Bon choix pour moi car même tout à l’ombre le relief va donner.
Vallée de Bingara, feu feu feu !
Je remonte très vitre au nuage et j’ai alors une rue de nuage que j’enquille à l’accélérateur jusqu’à Bingara. Je suis vers 3000m et il fais très froid. Curieux au plus haut j’ai un flux d’est. Je dévie ma course vers le nord ouest mais très vite le vent redevient sud. C’est de nouveau tout baché devant et pas de nuage. J’ai Dave à la radio, il me suit avec la récup à quelques km. Parfait je pousse devant. Je tombe un peu du ciel mais à radada j’ai une bulle ridicule que j’enroule sans monter pour ajouter 5km. Retour rapide au camping. Un très bon vol pour ces conditions. Je fais 3ieme. 
Team members : Mark et Harry
Evoluer !

Jour 7 70km

Euh… moyen moyen. Une journée annoncée fumeuse. Et elle le sera mais pas pour moi. Je pars prudemment pas trop tôt. Mais tout le début du vol sera pénible. Je me retrouve un peu contraint à suivre la route car je ne suis si haut que ça. Y a beaucoup de vent et je me retrouve bien bas. Je prends un bon vrac (le premier) en coursant une ombre de nuage pour trouver un début d’ascendance. Bref… je me retrouve à faire 10km à ras du sol dans du vent à 30km/h. Je passe quelques buttes et triggers possibles mais c’est trop tard. Tout est dégommé par le vent. Je pose un peu dépité surtout qu’au dessus le ciel s’instabilise et je vois passer des voiles sous des cumulus un peu soudés mais favorables. Il y aura des vols au-delà de 250km avec des rues de nuages de 70km. Je fais la récup avec David pour chercher Matt vers 150km.

Jour 8 150km

Encore une journée à gros potentiel. Beaucoup de vent au déco. Les premiers en l’air sont bien scotchés et ça part au compte goutte avec le passage de gros cycles. Je suis pas emballé du tout. Les conditions s’arrangent un peu, je décolle tardivement. Par vent fort je vais cherché loin devant les ascendances dès que j’ai un peu de hauteur. Les ascendances qui partent de la plaine sont souvent plus généreuses que celles qui suivent le relief et sont perturbées par la compression. Je quitte le relief pas trop haut mais je me refais un peu plus loin. J’essaie de rester au plafond le plus possible. Il y a un bon 20/25km/h d’est. Il va falloir que je me décale au nord ou au sud pour éviter la foret après 65km. C’est encore loin mais avec un tel vent, il faut anticiper. De nouveau je suis mal placé, impossible de me décaler au nord alors je suis au km40. Pour me décaler il faudrait que je sois au plafond vers 2500m. Je perds du temps à essayer de passer une couche pourrie vers 1700m. J’arrive à avoir l’info sur Matt qui me précède d’une heure. Il est parti au sud ouest, ça m’arrange car je n’ai plus assez de place et de temps pour passer au nord. Vers 2000m les ascendances sont puissantes. En dessous il y a des gros dust-devils bien visibles. Je décale au mieux mais je me retrouve à craber pour ne pas être pousser vers la foret. Je ne peux pas me permettre un point bas si proche car la remontée impliquerait de dériver forcement sur les arbres. Je m’échappe enfin d’un gros carré de forêt. Je me demande ou à pu passer Matt ? Je ne connais pas le coin et la visibilité faible ne me laisse pas trop de solution. Je reste en crabe vers le sud. Je passe au dessus de pampa avec très peu de routes valables pour partir plein ouest avec le vent. Toujours beaucoup trop de zones boisées. Je crabe toujours au Sud et découvre la grande route… largement bordée d’arbres. Je dois encore perdre du temps pour rejoindre une petite vallée plus au sud un peu plus fréquentable avec des dégagements et une grosse piste qui part à l’ouest. Je peux remonter enfin au nuage et partir avec le vent. Je retrouve plus tard la grande route qui va vers Coonabaraban. Je laisse une rue de nuage qui part au sud ouest car j’ai trop lutté pour repartir au milieu de nulle part. J’ai toujours beaucoup de bois sous les pieds. Je fais un point bas dans une zone bleue. Je me bats pas trop pour remonter car j’ai encore pas mal d’obstacles à gérer si je dérive très bas. 150Km, pas un grand vol mais je pense avoir fait au mieux par rapport au terrain pour assurer ma sécurité. Dave avec Harry qui a posé à Boggabri sont partis après Matt qui va faire un gros vol. (env 300km). Je vais avoir du temps pour essayer de comprendre comment Matt a pu passer au dessus de tout ça. Quand Matt pose il est à 200km de moi par la route. Je suis à 160km de Manilla. J’essaie de faire du stop pour rentrer au moins sur Gunnedah mais il est 7h, le peu de voiture qui passe et la nuit qui arrive vont m’obliger à profiter d’une jolie nuit. 
Pilot, need a ride

Heureusement j’ai toujours du répulsif pour les moustiques dans les affaires de vol. il fait bon avec beaucoup de vent. Je bois quelques litres de flottes en regardant la voie lactée. J’ai presque 6 litres de ballast. Dave reviens avec Matt un peu avant minuit. J’ai la réponse à mon énigme de trajectoire : il est passé au dessus de la foret sans avoir de possibilité de pose… il dit qu’il ne le refera plus jamais ;-)
Moi aussi : vent d’est, il faut passer au nord ! Par Narrabri et après c’est la pampa sans soucis. D’ailleurs ce jour là, le record du site tombe. 436km. Un autre pilote fera 417km…. Au nord. Pas de regret, je ne pouvais pas passer au nord cette fois ci.

Nouveauté : Analyse du vol sur une carte. Peut être que c'est un peu plus parlant. Je fais ça pour chaque vol ? Par email vos suggestions...
Que c'est bien expliqué...
Voilà, l’XC-Camp est fini. 750 km pour 32 heures de vols sur 8 jours.

Une semaine avec des vols tous les jours et un gros potentiel. La météo variée a été favorable. Pas de gros vols pour moi mais des vols intéressants en condition souvent fortes, sans doute les conditions les plus fortes que je n’ai jamais eu ici, la sécheresse qui sévit n’y est pas étrangère. Je suis 16ieme sur 200 pilotes, c’est provisoire et j’essaierais de trouver les résultats.
Kangourou launch style

Le vrai miracle de ce truc, c’est qu’il n’y ait pas eu un accident avec 200 pilotes au vu des conditions et du niveau atroce des pilotes au déco. Un vrai carnaval surtout des pilotes avec des ailes perfo… Nous avons les mêmes experts sur nos décollages.